Virtuel ou réel ?
Maintenant que nous vivons désormais un pied dans le réel, un pied dans le virtuel, il semble que la part des choses ne soit pas toujours évidente à faire.
Vivre dans la réalité implique de faire face à la musique en personne, de prendre ses responsabilités et d’en subir les conséquences en vrai, de mesurer ses paroles et ses gestes dans l’éventualité d’en supporter aussi bien la fierté que la honte. Le virtuel, en revanche, permet à l’individu de frôler les contextes, de jouir des situations sans se mouiller véritablement, bref de vivre à la manière des adolescents d’aujourd’hui, à savoir profiter des privilèges de la vie sans en assumer les responsabilités.
Choisir entre les dangers du monde réel et la facilité du monde virtuel est parfois lourd à porter. Il est à parier même que l’être humain sera enclin à se défiler d’année en année au profit de relations virtuelles qui risquent de devenir la norme. Prenons par exemple la pratique en hausse des largages par SMS. Un nombre croissant de personnes décident de quitter leur partenaire et se soustraient à l’obligation de s’expliquer en envoyant un simple message texto disant : « Ah, au fait, je te quitte ! ». La tête de l’abandonné qui prend connaissance du truc, qui se rend compte qu’il ou elle ne vaut même pas la plus petite explication… Pas top !
Toutefois, il offre d’autre part un environnement sécuritaire pour d’autres personnes éprouvées par la vie ou les relations de couple douloureuses. Or si la solution résidait dans l’utilisation du virtuel comme tremplin vers le réel, ce ne serait pas un mal ! Vraisemblablement, notre monde évolue vers de nouvelles constructions relationnelles, vers de nouveaux standards de relations interpersonnelles. Avec les possibilités de diffusion du monde virtuel, la communication avec l’autre ouvre des chemins jusqu’ici non fréquentés. C’est un nouvel univers pour lequel tous les codes sociaux sont à repenser, particulièrement en tenant compte de l’impact des réseaux sociaux qui ont pris une place énorme dans la vie de plusieurs. Mais n’oublions jamais que 100 amis Facebook jamais rencontrés ne remplaceront jamais une poignée de main chaleureuse.