Infidélité

Qui n’a jamais eu envie de commettre l’irréparable ?

Bon, admettons que certaines personnes se comportent en véritables saint(e)s et qu’ils ne se tournent jamais vers l’extérieur, qu’ils ferment les yeux systématiquement lorsqu’une déesse ou un apollon traverse leur champ visuel, qu’ils font la sourde oreille à ceux ou celles qui les couvrent de compliments… Admettons qu’il y ait ceux-là… Et les autres alors ?

Et bien les autres c’est nous ! Nous, les faiblards, les épicuriens avides de plaisirs et de reconnaissance, les frivoles adorant les regards posés sur nous… Hélas, la chair est facilement tentée et la volonté n’est pas toujours présente quand on sollicite son appui. Il suffit d’un regard parfois, d’un mot bien placé, d’un geste attentionné dans un moment de manque, et voilà, le précipice est à nos pieds et l’appel du vide devient une force invisible qui nous happe et nous tire vers le bas.

Comment ne pas être infidèle ? Si pour certains l’infidélité est une seconde nature, une attitude, un mode de vie, pour d’autres c’est un accident involontaire ou encore le fruit d’une vengeance. Une chose est sûre pourtant c’est que beaucoup d’entre nous avons déjà dû résister à une infidélité au moins une fois dans notre vie.

Mais… aujourd’hui, il existe toute une industrie de l’infidélité, un commerce de l’infidélité, une culture de l’infidélité. Des sites de dating existent même pour faciliter l’adultère en ligne, fournissant non seulement les candidat(e)s pour la faute, mais offrant également aux coquin(e)s toute une pléiade d’alibis bien ficelés pour les soustraire aux remontrances (ou aux conséquences) que la découverte de leur double vie par leur partenaire officiel pourrait avoir. Qui a encore peur de l’infidélité ?

On peut même supposer que celui ou celle qui aime sincèrement son petit copain ou sa petite copine, et qui n’est aucunement tourné vers de possibles tentations extérieures, passera pour le ou la ravi(e) de la crèche.

Et puis que dire de la tendance branchée de certains milieux mondains (ou petits bourgeois) du club libertin ? Échangisme, mélangisme, triolisme, tout pour se tromper avec le consentement de l’autre… Très fashion, la pratique du libertinage gagne de plus en plus d’adeptes. On maintient l’illusion du couple dans un consensus de relations extraconjugales qui font l’affaire des deux conjoints sans nuire à la cohésion de leur cellule familiale. Même plus besoin de mentir, d’inventer des voyages d’affaires à l’étranger ou des conférences interminables dans des hôtels grand luxe.

Mais comme un certain petit village gaulois au milieu de l’empire des Romains, il reste des irréductibles de l’amour vrai et peut-être que bientôt, ils deviendront de véritables héros de la résistance amoureuse.